Son Excellence Eugène Rougon ou la métairie des Beaux-Arts
Si beaucoup d'études ont mis en évidence les rapports de Zola et des impressionnistes, la critique a jusqu'ici privilégié les lectures politiques ou mythologiques de Son Excellence Eugène Rougon alors que ce roman constitue précisément une mise en scène des solidarités entre l'académisme du Salon officiel et le césarisme de Napoléon III. Faire de l'art la mémoire de l'Empire et draper celui-ci dans les plis glorieux de la toge antique, tel est le but de l'administration impériale, tel est le rôle de Luiggi Pozzo. Or, en contrepoint du réalisme myope et des platitudes photographiques de la peinture d'histoire illustrée par le baptême du Prince Impérial, en contrepoint de cette Clorinde-Diane chérie de Rougon, les descriptions impressionnistes de Zola constituent un manifeste politique autant qu'esthétique: si paysage et modernité sont l'antithèse démocratique des solennités académiques, la liberté de facture impressionniste défie les prétentions bonapartistes à l'éternité. (In French)(PC/BD). [Treatment of art.]
Volume 1992-1993 Fall-Winter; 21(1-2): 114-29