Rimbaud africain à travers sa correspondance
Non sans raison, il a souvent été dit que Rimbaud, une fois en Afrique, avait posé à jamais la plume pour se concentrer tout entier au commerce. Pourtant, Rimbaud africain ressemble fort à Rimbaud poète des années 1870. D'une part, parce que loin de la scène littéraire parisienne, loin de la poésie, Rimbaud n'en continue pas moins d'écrire lettres, rapports, essais géographiques, articles . . ., de "s'occuper," autrement dit, de littérature, lui qui aurait affirmé selon certains ne "plus s'occuper de ça." De l'autre, parce que tout en poursuivant l'objectivation de la littérature qu'il prônait dans ses Lettres du Voyant, il poursuit également la subversion qui parcourait déjà ses écrits de la période littéraire, sous couvert, ainsi que le démontrent ses articles géo-politiques, d'informer ses compatriotes sur leurs nouvelles colonies. Ce bref parcours de sa correspondance africaine nous le montre ainsi au jour le jour, dans des occupations certes "mercenaires" mais dont l'intérêt, pour prosaïque qu'il soit, est de retracer, mieux qu'aucune photo, le dernier visage de Rimbaud en Afrique. (In French) (FD-P)
Volume 1998-1999 Fall-Winter; 27(1-2): 132-56